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Une journée en superette

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Une journée en superette
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20 avril 2009

15H25

15H25

Une dame visiblement très énervée se dirige vers ma caisse. J’espère me tromper, peut être va t’elle s’arrêter agresser ma collègue ? ?

Et non, le gros lot est pour moi !

_" Dîtes moi Mademoiselles, vous avez des disques d’Annie Cordy ? "

_ " Ha et bien ça tombe bien , c’est justement ce que j’écoute dans moi voiture en ce moment. Le cd collector est dans mon autoradio bien sûr. "

PLUS SERIEUSEMENT, cette cliente recherche en effet un disque de la nièce à Yoyo, et elle s’est dirigée vers la caisse 1, car c’est là qu’il y a une vitrine renfermant les cd et dvd dernièrement sortis.

_ " Ha non Madame, mais vous devriez regarder dans le rayons musique, là je n’ai que des nouveautés. "

_ " Non mais vous pensez bien que je l’ai déjà fait ! Vous avez des fiches de réclamation ? Il est tout de même inadmissible qu’un magasin comme celui-ci ne vende pas de disques de cette illustre artiste ! "

Aujourd’hui j’ai donc rencontré la fondatrice du fan club d’Annie.

Ceci dit, je doute que sa réclamation soit prise au sérieux par mes supérieurs.

En parlant musique justement, imaginez vous que les sorties de disques de Johnny Halliday provoquent presque des émeutes dans les file d’attente des superettes ?

En effet, comme je vous l’ai déjà dit, les nouveautés sont mises dans une petite vitrine en caisse 1, et en général il n’y a pas plus de quatre ou cinq exemplaires du même article.

Revenons à Johnny, son nouvel album est enfin sorti ! (quinze jours que l’on vous demande si vous l’avez reçu), et les clients l’ont repéré dès leur entrée dans le magasin.

Ainsi dans la file vous les entendez refaire la biographie de leur chanteur préféré, certains ont même sorti leur t-shirt avec la tête de Jojo imprimée dessus.

Et là, sacrilège, la première fan qui passe me demande trois cd.

Oui, trois, un pour elle, un pour son mari et un pour son fils. Voilà qui explique les chiffres assez importants de ses ventes de disques.

Les autres fans ripostent, et eux ? Il ne va plus y avoir assez disques ? ? Quand est-ce que le magasin sera à nouveau livré ? Comment vont-ils pouvoir survivre ? ? ? ? ?

( à titre informationnel, une grande surface musicale se trouve à cinq kilomètres du supermarché…)

Enfin là je présentais le cas Johnny Halliday, imaginez-vous les sorties cd de Franck Mickaël…

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20 avril 2009

15H00

15H00

Panique sur le parking ! ! !

Il est arrivé, n’a embouti aucune voiture, n’a écrasé personne…

Mais qui ? ?

L’arsouille du village, le vrai, celui qui rempli son chariot avec les vins vendus en briques, et dont le nez ressemble à une très jolie patate rose. Un rose qui contraste avec la blancheur assez impressionnante du reste de son visage.

De très grande taille et de corpulence moyenne, il porte une moustache, (ultime rempart qui le protège de son haleine vinassée), il est chauve sur le dessus, et pêle de tout le visage.

Ce charmant monsieur, va passer deux bonnes heures dans les rayons, à tenter de trouver des aliments solides qui pourraient lui faire envie, et surtout, la solution liquide qui l’aiderait à faire passer tout cela.

Il faut dire que le magasin est loin d’être immense : en rentrant rayon fruits et légumes, juste derrière charcuterie et boucherie libre service ainsi que les stands, puis sur la gauche, une allée centrales, coupant en deux sept rayons, rien qui ne nécessite l’utilisation d’un GPS en somme. Mais ce homme souffre visiblement d’un déficit du sens de l’orientation.

20 avril 2009

14H30

Après avoir admiré ce charmant panorama, les minutes deviennent un peu plus longues : en début d’après midi, l’activité est relativement calme.

Quelques ados passent chercher soda et bonbons, notre jeune fougueux parfumé à la Kro vient chercher quelques provisions post-sieste, Neuneu land fait son apparition une ou deux fois, la première en général pour acheter du dentifrice, puis la seconde, vingt minutes plus tard, pour se procurer du dentifrice.

Enfin là, je me berce un peu d’illusion, en quelques années de caisse, je ne l’ai jamais vu acheter de produits d’hygiène, ou presque.

Tout ça pour dire que soit ce garçon présente un cas assez rare d’Alzeihmer précoce, soit qu’il aime l’ambiance supermarché, auquel cas il devrait prochainement présenter sa candidature au lecteur de l’Equipe.

15 juillet 2008

14H00 Le Mimi National

14H00

Le Mimi national ! !

Voilà un de nos habitués. La quarantaine bien avancé, cet homme est plutôt marrant, le seul soucis est qu’il ne sait pas s’arrêter…

DEMONSTRATION

Mimi se présente en caisse, dit toujours bonjour avec le sourire, et ça je reconnais que c’est agréable. Juste avant de payer je lui demande sa carte de fidélité, et comme toujours il me dit :

_ " Elle est dans mon sac, juste à coté de la photo de ma femme ".

Et là il nous montre qu’en effet, la carte est glissé juste à coté d’une photo., puis il ajoute :

_ " Et la capote c’est ma femme qui l’a glissé à coté de la carte de fidélité ! Et oui je suis fidèle que voulez vous. ", naturellement, le préservatif glisse sur la caisse comme par enchantement.

Si encore ça s’arrêtait là, rien de méchant. Rien de terrible non plus lorsqu’il délire en parlant de ces cinq mariages (dont trois rien que dans ses rêves de la nuit passée).

Non, en fait Mimi a dépassé les bornes deux fois !

Enfin, la première j’ai cru avoir une hallucination…

Pour vider son chariot, Mimi se met dos à moi et se penche dans son chariot, presque à en tomber dedans. Et là, hoho, que vois-je ? un ravissant string rouge qui dépasse…

Je fais comme si de rien n’était après tout il a le droit de porter ce qu’il veut, même si, je vous l’accorde, le rire était dur à retenir.

Par contre la seconde fois, le doute n’était plus permis !

J’étais en caisse 1, (très important pour le déroulement de l’histoire, il s’agit de la caisse au bout du rayon alcool).

Je tourne la tête et y aperçoit Mimi en train de chercher une bouteille de vin, lorsqu’il se tourne vers moi je le salue de la tête, et lui me répond.

Je me remet face à mon poste pour encaisser, puis quand mon dernier client s’en va, jette un coup d’œil dans le rayon vinasse.

Et là Ho stupeur ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! Mimi a baissé son bleu de travail, et me montre son cul !

Véridique ! il avait encore son string rouge et voulait s’assurer que j’allais bien l’admirer cette fois-ci !

Il est resté là, immobile, lune au vent pendant quelques secondes, le temps que je me pince pour voir si je ne " rêvais " pas… Mais non, tout ceci était bien réel.

C’est là à cet instant que je me suis mise à regretter que les caméras de surveillance soit pointées en direction des caissières, ( oui la direction préfère s’assurer que les hôtesses de caisse ne discutent pas trop entre elles, plutôt que surveiller les rayons).

Imaginez donc, ce passage dans le rayon liquide aurait été immortalisé, et qui sait m’aurait peut être fait gagner 100 euros à vidéo gag…

Enfin, lors de son passage en caisse il a fallu faire comme si de rien n’était, de peur que se trouvant drôle, il se sente obligé de me montrer son service trois pièces la prochaine fois.

Lui ne s’est pas senti gêné, il m’a même sorti ses petites blagues habituelles.

12 juillet 2008

13H45

Je suis déjà bien agacée quand arrive le mariole du samedi.

Si on devait faire un classement des gros lourds de la clientèle je suis sûre que celui-ci aurait sa place dans le top trois.

Il arrive à la caisse armé de sa carte bancaire et de sa traditionnelle blague, déjà entendu 350 fois au moins.

_ " Vous pouvez insérez votre carte monsieur ".

_ " Mince je ne me rappelle plus du code : 55 55 ou c’est le contraire ? ? ? ? "

HAHAHA je m’en tords les boyaux, bref un petit sourire et c’est bon il s’en va, décidement qu’est ce qu’on s’amuse par ici.

Tout ceci me fait penser que le vigile n’est pas venu blaguer depuis un petit moment, peut être s’est-il perdu dans le magasin ?

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12 juillet 2008

L'hygiène

Il est vrai que derrière la caisse on peut vite se rendre compte de l’hygiène des gens. L’état de certaines mains est assez révélatrice de ce genre de chose. Le summum est atteint lorsque les gens vous envoient leurs germes et autres bactéries en plein visage au travers de divers toux et éternuement… (sans s’excuser est-il utile de le préciser ?)

Quoi que parfois les clients peuvent aussi se poser la question à notre sujet.

Il m’est arrivé d’être envoyée en rayon par pénurie de clients, et comme la direction est d’une logique implacable, il m’était régulièrement demandée de mettre en rayon des sacs de charbons.

Dois-je préciser que les t-shirts du magasin sont blancs, et surtout que le charbon ça tâche ?

Le t-shirt est une chose, mais alors les mains !

C’est toujours au moment où vous êtes perchée sur un escabeau en train d’essayer de placer le paquet de charbon de cinq kilos en haut de la gondole, que l’appel micro retendit.

" Reviens vite à ta caisse on t’en suppliiiiiiiiiiiiie "

N’écoutant que votre bravoure vous jetez ce maudit paquet de charbon en haut de la gondole et courrez aider vos collègue submergées par la marée humaine. Et oui pas le temps de se laver les mains…

Avec un peu de chance, un paquet de lingettes nettoyantes pour cuisine ou salle de bain est présente à votre poste, et vite fait bien fait, vous vous décapez la peau.

Sinon vous reprenez le passage des victuailles au scanner avec des mains de mineur.

Le même soucis s’est présenté lorsque mon cher patron est entré dans son magasin, portable à l’oreille, inspectant les poteaux de la vitrine.

_" Non mais tu verrais ça Robert ! ! Ces caissières sont incapables de nettoyer correctement ce magasin, tu verrais l’état de la devanture, quelle honte ".

Il raccroche, et comme j’ai la chance d’être en caisse une, je suis la première sur son chemin.

_ " Mademoiselle prenez du papier absorbant et des lingettes et partez me nettoyer ce gourbis "

_ " Ho oui grand maître ! ! ! Je vois dois obéissance et j’aime vous combler de bonheur. Je suis employée pour réaliser chacun de vos désirs, et pour vous faire une surprise je songe même à me caler un balais dans le fondement histoire de nettoyer les sols en même temps ."

Bien sûr que c’est ce que j’ai répondu, je ne suis pas crédible ?

Enfin n’empêche qu’après avoir astiqué toute la vitrine du magasin, les poteaux étaient nickels, les sols non, j’ai rapidement laissé tomber l’idée du balais.

Le patron, repasse une demi heure après, inspecte et revient tout sourire :

_ " Et bien voilà, c’est propre là, c’est bien mieux comme ça non ? "

_ " Ha ça votre vitrine est propre, pour ce qui est de la caissière c’est une autre affaire ".

Et ça, je vous l’assure je lui ai réellement sorti !

L’avantage lorsque je suis un peu crasseuse suite à ce genre d’événement c’est que je fais vraiment couleur locale avec certains clients, c’est peut être cela qui explique mon succès en fait car revoilà le petit alcoolisé du coin, assoiffé pour ne pas changer.

Sa bière encaissée il repart de l’autre côté du trottoir, il ne devrait pas revenir avant quarante cinq bonnes minutes si tout va bien.

12 juillet 2008

13H30

Halleluja, une collègue réambauche ! Je vais peut être pouvoir finir ma pomme.

Heu non ça sera pour plus tard, elle est envoyée en rayon.

Entre temps sont arrivées deux ado, les bras chargés de bonbons et sodas, prêtes à se faire leur festin du samedi après midi.

Elles semblent plutôt marrantes, sortant des plaisanteries qui me font sourire pour de vrai (pour une fois), quand l’une sort à l’autre.

_ " Holala jamais de ma vie je bosserai ici, t’imagine la honte, c’est trop laid quoi ! "

Sa copine qui possède quelques neurones de plus

_ "  Ben si t’as pas le choix tu devrais peut être. "

_ " Ha non tout sauf ça, là c’est trop la honte. "

Merci et bon après midi mesdemoiselles, encore une personne dont la maman, bien intentionnée, devait lui dire quand elle était petite :

_" tu vois tu dois bien travailler à l’école sinon tu finiras caissière comme la jeune fille ".

La petite phrase assassine à laquelle il faut toujours répondre en souriant. Bien sûr il y a toujours la tentation de répondre " mais madame je suis étudiante voyez vous, certainement plus diplômée que vous… etc ", mais par respect pour mes collègues qui sont là à plein temps, parce qu’il faut bien manger dans la vie, je pense qu’il ne vaut mieux rien répondre dans ces moments là.

12 juillet 2008

13H15 Neuneu Land : Le retour

Le voilà qui refait une entrée fracassante, pour mon plus grand bonheur.

J’espère juste qu’il ne fera pas la même esclandre que ce matin. Ha oui, j’ai oublié de vous dire, mais Monsieur a sa place attitrée sur le parking (enfin c’est ce qu’il a décidé), et donc en arrivant quelques heures auparavant ce Ô combien charmant jeune homme a eu le malheur de constater que sa place était occupée !

Ni une ni deux, il a déboulé dans le magasin à la recherche de la cliente qui avait commis cet acte ignoble : se garer sur SA place.

A croire qu’il est obsessionnel au point de connaître les voitures des clients, n’empêche qu’en cinq minutes il a trouvé la coupable et lui a fait bouger sa voiture.

Un vrai gentlemen en fait.

Bref, il est donc de retour, que va t’il acheter cette fois-ci ? ? La baguette c’est déjà fait, vu l’heure le repas de midi est passé, j’opterai pour du pq…

Et non, ça sera une bouteille de coca.

Bien sûr ses achats l’encombre beaucoup et de peur de retarder les clients qui ont des caddies pleins, comme d’habitude il les laisse passer devant lui, comme d’habitude il part à la recherche de sa facétieuse carte perdue au fin fond de sa poche.

Il paye et s’en va, et je peux constater qu’il ne s’est apparemment pas lavé les mains depuis sa visite de ce matin.

12 juillet 2008

La famille Roulotte

Je n’en peux plus de regarder l’heure, quand arrive la famille roulotte.

Enfin une famille roulotte parmi tant d’autres, ce village regorge de " gens du voyage ", qui ont arrêté de voyager, mais qui ont conservé leurs caravanes et leurs habitudes de marchandage, (si on peut appeler ça comme ça).

Comme d’habitude ils arrivent en grand groupe : la matriarche, la plus ridée, celle qui a les cheveux aspect paille les plus longs, et surtout celle qui a le plus de gouaille. Son homme, (quand il ne reste pas dans le camion), tatouages dehors, forte odeur de cigarette et avec son air le plus méchant. Leur petite douzaine d’enfants, (j’exagère si peu), la grande en général vient de se décolorer en blonde. Elle porte les hauts en lycra bon marché, qui ont des découpes ingénieuses permettant de montrer à tout le monde que oui elle s’est dégotée un nouveau sous-tif… Son homme, gomina boy, toujours très apprêté dans le style kéké tient à faire comprendre qu’il vient surveiller sa merveille dans cet univers si hostile qui regorge de beaux mâles en tous genres… Le reste de la marmaille est d’âge variable, mais avec une caractéristique commune : ils aiment le bruit.

Pour peu qu’une famille roulotte en croise une autre dans le magasin, mon audition risque de perdre quelques points.

Ils ne vont pas aller se saluer avec un petit geste de la main, non non.

La matriarche va user de sa légendaire voix de stantor pour héler sa troupe d’amis, de l’autre côté du magasin ! ! !

L’avantage c’est qu’au moins je peux rapidement être courant de son état de santé ainsi que de celui de toute sa petite famille, et avec un peu de chance, je peux même apprendre la date de sortie de prison du fils prodigue. Ca me fera ça en moins à lui demander< ;<

D’ailleurs pendant que je me laisser distraire par le dernier épisode " d’amour gloire et beauté ", version gens du voyage, le petit dernier en profite pour passer devant ma caisse, à quatre pattes, un petit paquet de malabar glissé sous la main…

En prenant ça à la rigolade, mais non sans insister, je réussi à lui faire reposer.

Whaouuu je me sens tout d’un coup une âme de super héros ! Mon patron va être fier de moi, j’ai évité un vol, cela va peut être m’ouvrir les portes du monde jusqu’alors inconnu des primes !

Non j’exagère, j’ai déjà eu une prime en fait, à Noël dernier. Les propriétaires du magasin n’avaient pas pu organiser leur traditionnel repas de fin d’année, et ont donc distribué des primes, enfin des bons d’achat pour le magasin serait plus juste.

C’est ainsi que j’ai reçu un bon d’achat de quinze euros à dépenser dans les trente jours, tandis que les titulaires, (ceux qui travaillent à plein temps) en ont reçu un de cinquante…

Heureusement qu’il n’y a pas eu de repas, sinon j’aurai du déguster un steack haché en les regardant manger du foie gras apparement.

Bref me voilà interrompue dans mes rêveries, car la famille arrive avec son gros caddie.

L’encaissement est rapide, je pense alors pouvoir retourner à mon état de plante verte, quand le vigile a un doute sur la canette que boit un des petits. Celui-ci viendrait de la sortir de dessous son t-shirt.

La matriarche n’apprécie pas vraiment ce genre d’accusation, et commence à s’énerver. Son homme insulte un peu, mais essaie de la calmer.

Le vigile tient bon. Pour un peu je me croirai devant un match de tennis, c’est pas mal en un sens, ça occupe.

Mais le vigile a une mauvaise idée, il recule, encore, encore, il est maintenant à quelques pas de ma caisse, et continue de crier….

La matriarche crie aussi et le menace de le taper.

Il recule, et demande à voir si elle aura le courage de la taper.

L’homme ne maîtrise plus sa matriarche et se fait tout penaud.

Bon le vigile t’arrête de reculer ? ? ? J’ai rien demandé moi !

………………………………………………………………………………………………

Et bien je l’ai échappé belle, excédée, la matriarche vient de propulser la canette du petit, et cette dernière à fini sa route à dix centimètres de ma tête.

Finalement c’est une chance que personne n’ait assisté à mon sauvetage de malabar dix minutes plus tôt.

L’avantage de cette épreuve de lancer de canette, est que du tout la famille roulotte en profite pour repartir dans le calme finalement, le vigile peut revenir me raconter ses blagues, chouette.

12 juillet 2008

12H53

Un cavalier qui surgit hors de la nuittttt

Ne nous emballons pas, il s’agit uniquement d’une CAC, cliente à gros caddie. D’habitude ce genre de personne me décourage ou m’effraie, mais là sa vision me donne une lueur d’espoir.

Bozzo le clown va devoir me laisser travailler maintenant… ha mes zygomatiques vont pouvoir prendre une pause (eux ! !).

Enfin mon bonheur est de courte durée…Après avoir payé, cette cliente que je trouvais si sympathique me montre son vrai visage : dermatologue du dimanche.

" Mademoiselle, je sais que cela ne me regarde pas mais j’ose quand même "

Grand Dieu que va t’elle me sortir ? ? ? Vais je recevoir ma première demande en mariage ? ? ?

_" Vous avez beaucoup de bouton, c’est dommage, ma petite nièce de quatorze ans prend le traitement bidule, vous devriez consulter un dermato, ça pourrait résoudre votre problème "

_ " Nooooooooooon sans blague, j’ai des boutons ? ? ? ? Ho je savais pas ! Une dermato mais qu’est ce que c’est ? ? ? ? Ne serait ce pas le médecin que je consulte depuis un an et demi pour traiter les horreurs que j’ai sur les joues ? ? ? Ca me rassure après tout, votre nièce a quatorze ans et des boutons, je me sens moins seule, j’en ai seulement vingt deux et non madame il ne s’agit pas d’une crise d’acnée due à ma poussée de croissance, mais plus à une réaction de stress, et d’ailleurs je vous remercie car après votre petite séance de conseils je sens déjà que je bourgeonne ! ".

Bien sûr je l’ai pensé très fort, mais je n’ai pas pu sortir cette tirade, n’oublions pas que je dois rester agréable. Alors un petit " merci Madame j’essaierai d’y penser " a suffit à me faire perdre le peu d’honneur qu’il pouvait me rester.

A ce moment là, je suis dans une grande forme : affamée, (n’oublions pas que la moitié de ma pomme tant désirée dort encore dans la salle de pause, pour un peu on se croirait dans une scène biblique…), déjà fatiguée, et démoralisée.

12 juillet 2008

LE VIGILE

Le vigile, parlons en. On vient d’en changer.

Peut être que l’ancien a du partir à cause de plaintes de femmes se pensant matées. Il faut dire que sa tactique de se cacher en bout de rayon et de regarder dans un miroir de poche pour surveiller les clients faisait peur à plus d’une femme.

Du coup on a un petit nouveau. Plutôt gentil, le seul soucis c’est que je ne comprend pas un seul mot de ce qu’il me raconte, et comme j’ai honte de lui faire répéter trois fois chacune de ses phrases, je fais mine de comprendre et ris dès qu’il rit. Comme en plus à cette heure-ci il n’y a pas beaucoup de clients, il a décidé de me faire la conversation. Peut être me trouve t-il bon public puisque je feins le rire dès qu’il me parle. En tout cas ça se confirme la journée va être très longue.

12 juillet 2008

12H50

12H50

J’ai quand même eu droit à des clients normaux, si si ça existe, et ça fait du bien quand on les voit. Il y a même des gens que l’on est heureux de voir passer à sa caisse. Les papys qui font la bise et vous sortent des blagues, jamais déplacées, il y en a même qui vous offrent des biscuits ou des chocolats. Du coup le temps est passé un peu plus vite, mes collègues sont tous partis. Je me retrouve tout seule en caisse. Ha non ma chef est toujours là, d’ailleurs ça y est j’ai le droit de monter en pause pour manger. Attention en douze minutes ça ne risque pas d’être un festin, d’ailleurs j’ai l’habitude, je n’apporte plus qu’une pomme comme ça je suis pas frustrée de ne pas pouvoir manger toutes mes victuailles.

A peine quatre minutes après mon départ en pause, voilà que l’on m’appelle ! ! Vite viens à la rescousse nous ne pouvons pas faire tourner ce magasin sans toi ! Reviiiiiiiiiiiiiiens ! !

Bon c’est pas trop le message que ma chef passe au micro, mais c’est ainsi que j’aime l’interpréter.

Je redescend et là que vois je ? Des caddies partout qui attendent d’être encaissés. Je vais finir par croire que les clients guettent le moment où je pars en pause pour se présenter en caisse, juste pour m’énerver. Le temps d’encaisser ces empêcheurs de pause, et voilà que ma chef doit débaucher. Bon ben mes huit minutes de pause restantes seront pour plus tard.

Avant de partir, elle m’annonce qu’elle a laissé le téléphone portable au superactif Francky, et que si j’ai un soucis je n’ai qu’à l’appeler. Car à ce moment là, nous ne somme plus que trois pour tout le magasin : Francky, le vigile, et moi !

12 juillet 2008

11H05

Premier passage de Neuneu Land, surnom affectueux donné à un client qui l’est tout autant.

Aujourd’hui son premier achat sera un pain. Mais avant de passer à l’encaissement, il se met au bout du rayon, face à ma caisse, et se déhanche en musique. Quand il n’y a pas trop de monde on peut même l’entendre chanter du Johnny Halliday !

Comme ce charmant jeune homme de 22 ans voit rarement des filles dans le poullaillier de ses parents, il aime venir dans le supermarché où il en trouve pratiquement à toutes les caisses. Mais le pauvre garçon n’a toujours pas compris que nous n’étions pas à vendre, et il s’acharne donc à passer quinze fois par jour. Il fait ses courses article par article, lançant des regards vicieux.

En général, comme il est très galant, il laisse passer devant lui les femmes qui on des chariots remplis à raz bord. Comme ça il reste un peu plus longtemps dans la file, à vous dévisager.

Arrivé à votre niveau il hurle un " Bonjour, ça va bien ? ". On ne peut pas lui enlever ça, il est poli ! Et là, il se met à chercher sa carte fidélité en frottant fortement sa main dans sa poche, s’énervant tout haut " elle est où cette pute ?". Puis il vous présente le paiement, dans sa main noire de crasse, c’est là que généralement j’hésite à lui dire " non non c’est pour moi, gardez vos pièces (et vos microbes). Il vous salue ensuite chaleureusement dans un grognement digne de cromagnon, et en souriant de toutes ses dents sales.

Derrière lui, pas de bol, c’est Monique, gentille vieille dame qui a la particularité de rire pour un rien, ce qui est assez sympathique. Le soucis c’est qu’elle rit longtemps, très longtemps.

Parfois on ne sait même plus pourquoi elle s’est mise à rire, et les commentaires des clients suivants ne me font pas rire du tout à moi.

Une fois que l’intoxiquée aux gazs hilarants m’a abandonnée (pour se trouver des toilettes je présume), je me rends compte qu’il est déjà l’heure des gros caddies.

Et là dans le lot, j’ai forcément droit à l’enquiquineuse du coin. Celle qui se pointe avec une trentaine de bons de réduction, mais qui, de peur que l’on ne puisse pas les cumuler, fait faire une note après chaque bon de réduction. C’est justement entre le vingt sixième et le vingt septième ticket de caisse que le drame se produit ! J’ai oublié de passer sa carte de fidélité, qui lui aurait permis de cumuler cinq centimes sur sa carte à ce moment là. Dans un élan de bonté, et surtout dans une grande envie de tranquilité, je décide de lui donner une pièce de cinq centimes, sortie de ma caisse.

Ouf la dame est contente, enfin elle laisse passer l’incident pour cette fois, il ne faut pas que ça se reproduise. Il ne reste plus qu’à compléter sa collection de ticket, sans oublier de passer sa carte (ce que je ne risque pas d’oublier puisque c’est moins une si elle ne me tape pas sur la tête avec…).

Comme prévu, après son passage, le rouleau de l’imprimante est H.S., mais le changement se fait rapidement, juste le temps de voir arriver le petit alcoolisé du coin.

Ce jeune homme qui n’a pas encore du fêter ses trente bougies, vient régulièrement au magasin. Il faut dire qu’il n’a pas beaucoup de route à faire, et heureusement vu son état, il habite juste à côté. Je pense que le supermarché et son rayon alcool bien approvisionné ont d’ailleurs du peser très lourd dans le choix de résidence.

Comme d’habitude il arrive chemise ouverte et poils au vent et ha tiens aujourd’hui il veut faire de l’humour et me parle en espagnol. Il a un petit côté imprévisible cet homme là, la seule chose qui ne change pas, c’est ses achats : une canette de bière très bas de gamme, à soixante treize centimes pièce, qu’il paye en toute petite pièces : un ou deux centimes de préférence. D’habitude il a toujours le compte mais aujourd’hui il me donne soixante quinze centimes ! Mais monsieur est grand seigneur : " gardez la monnaie ".

Whaou je crois que je suis sous le charme, à moins que je ne me sois prise trois grammes rien qu’en respirant son haleine.

12 juillet 2008

10H50

Arrivée sur le parking. Il va falloir trouver une place. A cette heure ci c’est l’heure de pointe au magasin, et comme il n’y a pas de parking pour les employés, il ne me reste qu’à chercher. Et voilà un petit place, juste derrière le magasin, là où il n’y a aucun passage. C’est bien, si quelqu’un se décide à me dérober mon carrosse, il n’y aura aucun témoin, mais bon pas trop le choix ou je vais arriver à la bourre.

Je traverse tout le magasin, saluant les têtes connues, m’engouffre dans le vestiaires poser mes affaires et surtout récupérer le clou du costume : une magnifique veste rouge, très très bien coupée, et qui a du faire le bonheur d’une quinzaine de caissière avant moi, et surtout, je n’oublie évidemment pas de bien positionner le badge, sur la poche, à hauteur de poitrine, ce qui arrange bien les clients vicelards.

Vêtue de mes plus beaux apparâts, je monte dans les bureaux récupérer ma caisse.

Comme d’habitude il n’y a personne… je monte jusque chez le comptable, qui est bien là. Je n’ose pas le déranger tellement il a l’air concentré…sur son journal " L’équipe ". Ha ça y est il m’a vu, peut être même reconnue. Oui oui il m’a reconnue puisqu’il me donne mes fiches de salaires des trois derniers mois, c’est jour de chance dis donc.

Il est gentil, il va même me donner ma caisse. Mais bon il est pressé, de peur de perdre le fil de l’article dans lequel il était plongé, il refuse de me faire la monnaie.

Je me retrouve donc avec une caisse de 200 euros, exclusivement en billets de 10, 20 et 50 cinquante euros, ou presque.

Arrive l’un des moments les plus dangereux de la journée :parcourir le magasin pour arriver à mon poste. Quand je dis dangereux, ce n’est pas que je crains de me faire agresser, non tout de même, mais il s’agit plus d’éviter de se faire repérer par les clients pressés, qui comprendront vite que vous allez ouvrir une caisse supplémentaire.

J’arrive alors prés des caisses, dis rapidement bonjour à mes collègues, du moins celles qui me pensent dignes de leurs adresser la parole. Puis pressées par une vague humaine je me rends à mon poste. Il faut vite installer la caisse, allumer le poste, le tapis, la balance. Et mince y a plus de poches. Une collègue compatissante m’en fournis un lot, les clients qui n’en peuvent plus d’attendre l’embrasseraient presque.

Ca y est la lumière est allumée, il est 11 heures, ma caisse est officiellement ouverte.

Le premier client, et donc le plus rapide dans la chasse aux caissières, vient acheter sa baguette, (soixante dix centimes), avec un billet de cinquante euros bien sûr. Et voilà envolé le peu de monnaie que j’avais en ma possession. Et comme c’est vraiment une bonne journée qui s’annonce, la cliente suivante vient acheter deux baguettes, avec un billet de vingt. J’appelle alors ma chef caissière pour lui demander si elle va bientôt faire de la monnaie. Réponse : " j’y ai été il y a une demi heure ", (soit vingt minutes avant mon arrivée). Et quand pense t’elle y retourner ? " Houla je débauche dans une heure, c’est pas moi qui m’en occuperais ".

Heureusement que quelques collègues sont pleines aux as, ou du moins leur caisse, et qu’elles acceptent un petit échange billet/ monnaie. Et le pire c’est que c’est interdit.

12 juillet 2008

10H20

Il est l’heure de mettre mon habit de lumière : une superbe t-shirt vantant les mérites de la carte fidélité de mon enseigne. Ca y est je suis en retard, je cours jusqu'à mon carrosse, une sublimissime R5, tellement merveilleuse qu’on lui a donné le nom de " Super 5 ". Pendant tout le trajet j’écoute les dernières chansons potables qui me seront données d’écouter aujourd’hui, car sitôt derrière ma caisse j’aurais droit à Pinocchio, Bébé Lili, Eve Angeli, et si tout va bien à l’approche des fêtes, à Roch Voisine chante Noël…

Pour peu que la personne chargée de changer la cassette oublie sa mission, le supplice risque d’être particulièrement douloureux.

12 juillet 2008

Samedi 8H00

Réveil… Satané réveil, j’aurais bien dormi un peu plus ce matin pffff. La semaine de cours est terminée et voilà que je dois aller travailler. La journée va être longue, je le sens.

Une petite douche histoire de se réveiller et de se débarrasser de la mauvaise humeur, un petit déjeuner bien costaud, (pourrais je déjeuner aujourd’hui ? ), et puis je vais essayer de profiter de mes quelques minutes de liberté du samedi…

12 juillet 2008

Pour bien replacer la situation, imaginez que

Pour bien replacer la situation, imaginez que vous êtes vêtue, (et oui messieurs, ça va être difficile mais il va falloir vous imaginez dans la peau d’une femme…), d’une magnifique veste rouge, récupérée dans le vestiaire d’une ex employée… Bien entendu la veste n’est pas de première jeunesse, elle doit avoir le même age que les murs du magasin, mais qu’importe, on vient de vous donner un polo tout neuf frappé du logo de votre nouveau maître à penser, et en plus de ça on a eu la gentillesse de vous fournir un vieux badge où l’on met une étiquette à votre nom, alors ça compense !

Les premiers jours sont généralement difficiles. En effet le simple fait de devoir sourire toute le temps, rester aimable et concentrer fatigue beaucoup. J’en avais même des crampes à la mâchoire le soir venu.

En plus de cela, comme mes patrons craignaient le vol de fruits et légumes, ils avaient eu la bonne idée d’installer la balance en caisse. Rien de bien méchant me direz vous, mais ce n’est pas la balance avec le dessin du fruit ou du légume, non non il faut taper le code de chacun. Le premier jour donc, il faut rechercher le code de chacun, le tout sur une liste où ils ne sont pas classés par ordre alphabétique, ça ressemble un peu à du bizutage…

Heureusement, retenir une cinquantaine de code est loin d’être insurmontable, et au bout de quelques semaines, vous êtes un vrai référencier sur pattes. Mais reste un problème de taille : il faut être capable d’identifier les différents légumes ! Alors faire le tri entre une salade romaine, et une batavia, ça va vite, mais quand un topinembourg se présente, horreur. Vous vous retournez alors vers votre collègue pour lui demander de quelle planète vient ce l.o.v.n.i, (légumes original vraisemblablement non identifié), quand la cliente qui avait pourtant tout l’air de la mamie gentille, se moque ouvertement de vous, et vous qualifie d’inculte, les jeunes c’est plus ce que c’était…

Comme vous pouvez vous en douter, tout ce petit manège ralentit quelque peu notre mission. On peut alors commencer à entendre quelques plaintes, gentilles au départ, mais qui ne tardent pas à devenir un peu plus piquantes, si bien que l’on n’ose plus lever les yeux de l’écran, de peur de croiser un regard un peu trop méchant.

Les habitués du magasin sortent de la file d’attente de votre poste pour aller à celle de la " chef ", expliquant de façon bien audible, (ça c’est au cas où on aurait pas compris que l’on est lente), qu’il fera l’honneur de passer à notre caisse quand nous aurons un rythme de croisière un peu plus rapide…

En parlant de la chef, celle-ci est sympathique, à condition de ne pas l’appeler toutes les cinq minutes pour faire annuler un article. Car oui, elle est la seule à posséder la clef magique, et sur huit caisses, les erreurs sont fréquentes, elle a donc grand intérêt à courir vite.

Après six articles annulés dans le même caddie et un petit regard bien noir de la supérieure, vous vous décidez à vous appliquer et à ne plus commettre de boulettes.

Et là la cliente s’aperçoit que son petit gamin de cinq ans a glissé quelques petits jouets dans le chariot. Des jouets qu’elle ne veut pas payer bien sûr, et qu’elle demande donc d’annuler. Il faut essayer de la convaincre que cet enfant a fait un réel effort pour attraper ce jouet, qui devait être accroché très haut dans les rayons, et que le cacher dans le caddie pendant toute la durée des courses n’a pas du être sans peine. Tout ceci vaut bien une récompense non ? Non. Et tentez d’expliquer à votre chef que cette fois-ci vous n’êtes pour rien dans sa course d’obstacles.

Enfin, tout n’est pas si noir dans ce travail. Avec une bonne dose d’humour, des collègues sympathiques et des clients bien curieux, vos journées passent un peu plus rapidement, (un peu plus, faut pas rêver non plus).

Il est évident que tant que l’on a pas travaillé derrière une caisse, on ne peut pas s’imaginer quels sont les huluberlus qui passent par là. Il y en a pour tous les goûts, de toutes les classes sociales, là plus que jamais on se rend compte que l’habit ne fait pas le moine.

Certains clients n’hésitant pas à revenir cinq à six fois dans la journée, vous les identifierez rapidement. Ils vous traiterons assez vite comme quelqu’un faisant partie de leur cercle de connaissance, n’hésitant pas à se permettre des familiarités…

C’est d’ailleurs de ces clients que vous allez le plus entendre parler adns les articles suivants…

12 juillet 2008

Une journée en superette, commençons par le commencement

Pour la plupart d’entre nous, faire ses courses est une corvée qui revient bien trop souvent dans la semaine. Si bien que nous l’exécutons machinalement, sans forcément se soucier de la personne qui nous présente la note, on en viendrait presque à penser qu’elle a été livrée avec la caisse…

Mais la réciproque n’est pas forcément vraie, car il faut bien occuper les longues journées de travail, et observer les clients aide à passer le temps , d’autant plus que nos supermarchés regorgent de spécimens.

Tout ce que vous allez lire ici est vrai ! Le magasin où j’étais employée ne se situe pas juste à côté d’un asile psychiatrique ou sur la planète Mars, mais dans un village très tranquille, dans la banlieue d’une grande ville du sud-ouest.

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