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Une journée en superette
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Une journée en superette
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12 juillet 2008

11H05

Premier passage de Neuneu Land, surnom affectueux donné à un client qui l’est tout autant.

Aujourd’hui son premier achat sera un pain. Mais avant de passer à l’encaissement, il se met au bout du rayon, face à ma caisse, et se déhanche en musique. Quand il n’y a pas trop de monde on peut même l’entendre chanter du Johnny Halliday !

Comme ce charmant jeune homme de 22 ans voit rarement des filles dans le poullaillier de ses parents, il aime venir dans le supermarché où il en trouve pratiquement à toutes les caisses. Mais le pauvre garçon n’a toujours pas compris que nous n’étions pas à vendre, et il s’acharne donc à passer quinze fois par jour. Il fait ses courses article par article, lançant des regards vicieux.

En général, comme il est très galant, il laisse passer devant lui les femmes qui on des chariots remplis à raz bord. Comme ça il reste un peu plus longtemps dans la file, à vous dévisager.

Arrivé à votre niveau il hurle un " Bonjour, ça va bien ? ". On ne peut pas lui enlever ça, il est poli ! Et là, il se met à chercher sa carte fidélité en frottant fortement sa main dans sa poche, s’énervant tout haut " elle est où cette pute ?". Puis il vous présente le paiement, dans sa main noire de crasse, c’est là que généralement j’hésite à lui dire " non non c’est pour moi, gardez vos pièces (et vos microbes). Il vous salue ensuite chaleureusement dans un grognement digne de cromagnon, et en souriant de toutes ses dents sales.

Derrière lui, pas de bol, c’est Monique, gentille vieille dame qui a la particularité de rire pour un rien, ce qui est assez sympathique. Le soucis c’est qu’elle rit longtemps, très longtemps.

Parfois on ne sait même plus pourquoi elle s’est mise à rire, et les commentaires des clients suivants ne me font pas rire du tout à moi.

Une fois que l’intoxiquée aux gazs hilarants m’a abandonnée (pour se trouver des toilettes je présume), je me rends compte qu’il est déjà l’heure des gros caddies.

Et là dans le lot, j’ai forcément droit à l’enquiquineuse du coin. Celle qui se pointe avec une trentaine de bons de réduction, mais qui, de peur que l’on ne puisse pas les cumuler, fait faire une note après chaque bon de réduction. C’est justement entre le vingt sixième et le vingt septième ticket de caisse que le drame se produit ! J’ai oublié de passer sa carte de fidélité, qui lui aurait permis de cumuler cinq centimes sur sa carte à ce moment là. Dans un élan de bonté, et surtout dans une grande envie de tranquilité, je décide de lui donner une pièce de cinq centimes, sortie de ma caisse.

Ouf la dame est contente, enfin elle laisse passer l’incident pour cette fois, il ne faut pas que ça se reproduise. Il ne reste plus qu’à compléter sa collection de ticket, sans oublier de passer sa carte (ce que je ne risque pas d’oublier puisque c’est moins une si elle ne me tape pas sur la tête avec…).

Comme prévu, après son passage, le rouleau de l’imprimante est H.S., mais le changement se fait rapidement, juste le temps de voir arriver le petit alcoolisé du coin.

Ce jeune homme qui n’a pas encore du fêter ses trente bougies, vient régulièrement au magasin. Il faut dire qu’il n’a pas beaucoup de route à faire, et heureusement vu son état, il habite juste à côté. Je pense que le supermarché et son rayon alcool bien approvisionné ont d’ailleurs du peser très lourd dans le choix de résidence.

Comme d’habitude il arrive chemise ouverte et poils au vent et ha tiens aujourd’hui il veut faire de l’humour et me parle en espagnol. Il a un petit côté imprévisible cet homme là, la seule chose qui ne change pas, c’est ses achats : une canette de bière très bas de gamme, à soixante treize centimes pièce, qu’il paye en toute petite pièces : un ou deux centimes de préférence. D’habitude il a toujours le compte mais aujourd’hui il me donne soixante quinze centimes ! Mais monsieur est grand seigneur : " gardez la monnaie ".

Whaou je crois que je suis sous le charme, à moins que je ne me sois prise trois grammes rien qu’en respirant son haleine.

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